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Éditorial de Jean MAS, artiste de l’École de Nice, cofondateur du Festival du Peu avec Jean-Marie Audoli

 

Jean Peu encore

Entre le peu de rien et le peu de tout, vingt ans se sont (écroulés), pardon écoulés !

Oui, le Peu a pris de la hauteur avec le tout de l’art,
il reste un peu de place : “Reste un peu !“

Oui, l’air du peu souffle dans les esprits qui engendrent un regard (couchant), pardon touchant,
une réflexion artistique !

Oui, pour encore un peu … !
dans un faire ce peu …

Jean MAS

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I

Viva Lou Peu !

INAUGURATION DU PEU DE JEAN MAS LE 26 AVRIL 2023

Avec le concours et la présence de la Ville de Nice
représentée par Robert Roux, Anthony Borré et le Public niçois.
Une œuvre monumentale que vous pouvez retrouver square Henri Lentulo,
en face du terminus Tramway ligne 1 Hôpital Pasteur

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Éditorial de Jean-Marie AUDOLI, Maire Honoraire de Bonson, cofondateur du Festival du Peu avec Jean MAS

Le Festival du Peu a 20 ans !
L’histoire du Festival du Peu est simple et peu banale, façonnée avec le temps par de belles rencontres et des moments privilégiés assemblés en un puzzle vertueux, où chaque élément donne du sens et de la force à un projet qui associe la culture et l’humain.
En 2002, alors maire de Bonson, mon chemin a croisé celui de Jean Mas, artiste de l’Ecole de Nice.
Cette rencontre s’est très vite transformée en amitié, le temps l’a consolidée. L’histoire déjà était belle. Nos activités respectives étaient naturellement tournées vers les autres et notre volonté de faire dépassait l’intime beauté de l’instant présent. Il nous fallait aller plus loin. Alors, ensemble, nous avons modestement pensé que l’art, dans sa dimension contemporaine, était susceptible de créer des liens forts entre les habitants d’une petite commune et le monde des artistes.
L’artiste osait des représentations graphiques du P, 16ème lettre de l’alphabet, et jouait avec le ‘’peu’’ et le ‘’peux’’. Le concept du Peu était à la fois ludique mais porteur de tant de valeurs!
Le maire était convaincu que la culture était un maillon essentiel pour susciter l’ouverture
d’esprit, favoriser l’épanouissement personnel de chacun, rendre possible l’acceptation de l’autre.
Ainsi germa l’idée de créer un Festival d’Art Contemporain, pour rassembler des individus de tous horizons, développer l’ambition d’une cohésion espérée, susciter le désir de bien vivre,
autrement et ensemble. Cette idée eut pour écho l’enthousiasme de personnes engagées et passionnées.
Les artistes avaient bien sûr une place essentielle dans ce projet. La curiosité attira les premiers,
d’autres vinrent les rejoindre, au fil des éditions et des thèmes proposés. Chaque rencontre fut placée sous le sceau de la découverte, du respect et de l’enthousiasme.                     
En 20 ans ce sont plus de 266 artistes qui ont contribué au succès du Festival du Peu.
Les œuvres présentées, générant ou pas l’attirance, sont nécessaires
à l’harmonie de la vie. Elles reflètent leur personnalité, leur moi intérieur.
La sensibilité et l’intimité pour susciter des émotions,
L’acuité du regard sur la société pour nous interroger,
La maîtrise du geste pour nous attirer,
L’imaginaire et la créativité pour nous émerveiller,
Le goût du partage pour nous associer,
L’engagement et le courage pour nous motiver,
La liberté de penser et de créer pour nous sublimer.

A toutes et tous merci infiniment pour votre présence, pour votre propension sans faille à instaurer

et développer une relation libre entre l’art et la société.

Dans l’esprit du Peu, une formidable chaîne de valeurs s’est constituée pour réunir les acteurs du financement public et privé, les élus, les bénévoles, les associations et autres partenaires qui ont œuvré spontanément dans un même élan, avec audace et intuition, pour promouvoir et rendre possible le Festival du Peu. Toutes et tous, animés par la force de la conviction et la certitude de réussir.
La belle histoire du Peu, plus largement l’art, repose sur le même désir de s’exprimer librement, le même besoin de s’imaginer autrement, la même volonté d’investir des voies nouvelles
d’émancipation.
Le progrès naît de la diversité des cultures et de l’affirmation des personnalités.
Dans cet esprit, il faut savoir écouter et respecter les conceptions et les convictions de chacun.
Ensemble, travaillons pour magnifier une œuvre collective et donner une forme contemporaine aux relations entre la société, ses artistes et leurs œuvres!

La culture est l’âme de la démocratie.

Jean-Marie AUDOLI
Maire Honoraire de Bonson, cofondateur du Festival du Peu.

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L’association “FESTIVAL DU PEU“
Bienvenue dans l’histoire du Festival du Peu !
Ce festival d’art contemporain est né en 2003 de la rencontre de deux hommes, Jean Mas, artiste de l’Ecole de Nice, concepteur du “Peu“ et Jean-Marie Audoli, alors maire de Bonson qui fut séduit par l’idée de mettre en œuvre artistiquement ce concept

par la création d’un festival d’art contemporain.
Ces deux cofondateurs partageaient la même volonté de promouvoir l’art par une démarche participative visant à impliquer les villageois de toutes générations dans des créations inédites pour créer les conditions de rencontres

et d’échanges afin de favoriser la relation entre culture et lien social.
Une vision avant-gardiste et parfois contestée en ce début de XXIe siècle !
C’est ainsi que la déclinaison du concept du Peu dans ses diverses formes artistiques fut effective avec la réalisation de plus de 300 créations originales sur des supports, copies du “Peu“ de Jean Mas.
Les écoliers et Bonsonnois de tous âges ont pu y projeter un peu d’eux, de leur histoire, de leurs passions pour construire une œuvre collective exposée en mars 2004 au Musée d’Art Moderne et d’Art Contemporain de Nice, pour le plus grand plaisir de toute une population !
Le film documentaire de Christian Passuello, “Une histoire de Peu“ témoigne de cette émulation artistique intergénérationnelle au sein du village de Bonson pendant toute une année.
Puis vint en 2008 le temps de créer l’Association du Festival du Peu.
Chacun de ses membres y a une fonction : la recherche de mécènes, l’organisation de soirées, la motivation et la gestion des bénévoles, les rencontres d’artistes avec le public…
Cette politique culturelle relayée par l’Association du Festival du Peu consiste aussi à faciliter l’accès à l’art contemporain en donnant la possibilité aux habitants, associations et commerçants d’un village d’être acteurs du festival qui s’y déroule.

C’est ainsi que notre association a offert cette année aux écoliers Brocois, un support en forme de “Peu“ sur lequel chaque enfant a pu laisser libre cours à son imagination créatrice.
Leurs œuvres seront exposées lors du vernissage, le vendredi 07 Juillet 2023 sur la Place de La Ferrage, dès 19h.
Le “Peu“ permet aussi de jouer sur les mots : avec le “Peu“ de pouvoir et “un Peu de“ chacun d’entre nous, naissent de belles aventures où chacun trouve dans l’autre la complémentarité qui donne de la force à l’œuvre collective.
L’association du Festival du Peu vise également à faire émerger des talents et à valoriser le patrimoine communal en y organisant un parcours artistique regroupant 20 artistes pour fêter ses 20 ans !
En cette année 2023, nous avons le plaisir de fêter les 20 ans du Festival du Peu, toujours animés par la volonté d’œuvrer dans une même volonté d’échange, de partage et d’épanouissement culturel.

Depuis 2003, trois commissaires d’exposition ont œuvré pour mettre en place des parcours
artistiques inédits, au fil du temps :
- Sophie SCIULARA, de 2003 à 2009
- Frédérik BRANDI, de 2010 à 2013
- Christine PARASOTE, de 2014 à 2016
- Frédérik BRANDI, depuis 2017.

Notre association a connu depuis sa création en 2008, trois présidents qui se sont investis à nos
côtés :
- Pascal CLAEREN, de 2008 à 2013
- Pierre DAZIA, de 2014 à 2015
- Yves BERMONT, notre président depuis 2016.

Le bureau du Festival du Peu :
- Président : Yves BERMONT
- Président d’honneur : Jean-Marie AUDOLI
- Vice- Présidente : Mireille BEGHIN
- Trésorière : Marie-Hélène SALLES
- Secrétaire : Antoinette AUDOLI

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Éditorial de Philippe HEURA, Maire du village de Le Broc

Après une première édition réussie sur notre commune, c’est avec un immense plaisir que nous accueillons une nouvelle édition du Festival du Peu. Un évènement de lien social devenu incontournable sur notre territoire, mobilisant les acteurs du secteur associatif ainsi que l’ensemble de la dynamique culturelle de la commune.   
Une édition importante car elle sera la vingtième. Cette année, un plateau d’artistes étendu illuminera notre village par leurs talents,

tout en questionnant notre rapport au monde et à l’espace qui nous entoure.  
Et comme on n’a pas tous le jours 20 ans, ces quatre semaines dédiées à l’art se voudront également festives et animeront le village autour de concerts, balades contées et déambulations.
Je suis particulièrement fier cette année de vous convier à découvrir lors du vernissage les réalisations des enfants de l’Ecole de l’Olivier qui ont décoré chacun leur “Peu“. Sous l’impulsion de Catia Vecchi - Corbin et des agents du centre de loisirs, ce sont plus de 160 enfants qui se sont accaparé “l’esprit du Peu“ et son emblématique lettre “P“ de notre cher Jean Mas.
Je vous invite donc à venir partager un moment de convivialité et de découvertes, pour que résonne

et rayonne l’art dans nos places et ruelles, mais aussi dans l’esprit de chacun.
Bon festival à toutes et à tous.

Philippe HEURA, Maire de Le Broc

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Éditorial de Florence PIROUD, Adjointe, déléguée à la culture

A l’heure où se posent de nombreux questionnements sur l’influence de l’espace public sur nos sociétés, l’enjeu du cadre de vie demeure primordial.
A notre précieux patrimoine, à la fois historique et naturel, nous avons depuis toujours initié sur la commune une politique volontaire en matière de pratiques culturelles à destination des familles.
Une dynamique qui prend son socle au sein même des activités proposées dès l’enfance, pour la jeunesse, et qui résonne au cœur de nos habitants au travers de toutes générations. Au Broc, la culture représente bien plus que de simples pratiques ou évènements, elle est un réel facteur de lien social. “L’art aide à vivre“, et nous nous efforçons par l’éducation artistique et culturelle et l’accès à la culture pour tous les habitants, d’initier un chemin vers l’ouverture d’esprit et le vivre ensemble.
C’est donc presque naturellement que nos routes avec l’équipe du Festival du Peu se sont croisées il y a maintenant deux ans. Une rencontre si naturelle, qu’elle semble avoir toujours existée. Le Festival du Peu s’efforce d’incarner l’accessibilité à tous et le vivre ensemble autour de moments de partage et de convivialité, tout en proposant des expositions exigeantes, originales et de grande qualité.
C’est donc avec un grand honneur que nous accueillons cette vingtième édition qui réunira un plateau d’artistes qui viendront sublimer notre village et vous donnons rendez-vous autour de nombreux moments de partage.
Vivez Culture ! Vivez le Broc !

Florence PIROUD, Adjointe déléguée à la culture


 

Visite guidée par Frédérik BRANDI, commissaire de l’exposition

Pour ses vingt ans, le Festival du Peu montre qu’il a de belles réserves de printemps et poursuit son expérience de fusion entre art et lien social, avec une immersion encore plus forte dans le village, sa topographie, sa population. S’il couvre un large domaine, des innovations de l’art textile jusqu’aux expressions urbaines, le festival sollicite également la participation des nombreux enfants de la commune dans un retour aux sources et à la forme originelle du “P“ personnalisable de Jean Mas. Selon l’usage, pour révéler la diversité des pratiques contemporaines tout en repoussant les limites de l’art ou de la perception, c’est naturellement un plateau de vingt nouveaux artistes qui est présenté cette année, offrant une large place aux femmes en tant que porte-voix sensibles et visionnaires des bouleversements du monde actuel.

Le parcours commence dès la place de la fontaine, où la tonnelle installée sur l’emplacement fantôme d’une ancienne chapelle accueille la proposition de Caroline Fighiera-Mollanger, misant sur l’apparente insignifiance de petites entités, un presque rien qui, dans une étroite relation à la nature, pourrait nous élever vers le Tout. En suivant les ruelles vers la place de l’église, on visite l’espace Monod où trois expositions mettent en question le corps et la condition féminine. Ici, les figures complexes de Nathalie Broyelle, avec leurs répétitions, leurs lectures multiples, célèbrent la force de la vie dans une ivresse de formes et de couleurs. Là, en montant quelques marches, s’offre au regard l’éloquente simplicité de la “Peu-lote“ imaginée par Jacqueline Matteoda, usant de sa technique emblématique de tissage de journaux et disant mieux qu’un discours l’esprit du Peu, son fil conducteur. Enfin, on descend à la cave voûtée à la rencontre des imprévisibles Ménades, collectif brocois dont l’œuvre invite à la participation des visiteurs, pour une réflexion sur le sens et le poids des mots confrontés au vide des objets.

Sur la place voisine les formes ajourées signées SETCH jouent avec la blancheur minérale des murs et l’azur du ciel, ouvrant des espaces propices à l’envol de l’imagination. L’hôtel de ville lui-même devient un écrin d’art. Dans la salle du Conseil se déploient les matériaux, les outils, les gestes obsessionnels qui font la substance des œuvres de Sophie Geffray, laissant émerger une parole nouvelle à travers les images anciennes. Le bureau du Maire, quant à lui, se voit occupé par les Étrangetés botaniques d’Agnès Jennepin, dont le processus d’effacement fait naître des hybridations mêlant le végétal, l’animal et l’humain ouvrant la perception vers des mondes inconnus. Le détour par la place du Vallat est l’occasion d’aller à la rencontre de gens du Peu, anonymes issus des rues de Nice, à travers la série de douze portraits réalisés par Ivan Ghioni, agissant comme un regard dans le miroir qui permet de distinguer l’essentiel.
Retour au centre du village avec deux nouveaux points. Dans la vitrine des arcades, lieu singulier, intime et hiératique, le travail d’Amandine Rousguisto révèle des techniques ancestrales utilisées de manière non conventionnelle, sur une mémoire qui tisse le fil du temps. Juste à côté, à la croisée des chemins entre art et sciences, l’installation de Stéphanie Lobry dans la salle de billard du bar de la Fontaine projette ses spectateurs dans une échelle modifiée, au cœur de la matrice.

La traversée de la commune se poursuit avec des installations dans l’espace public. Une petite descente amène place Rue Neuve où sur le mur brut d’un bâtiment disparu Isabelle Hupfer affiche, avec l’humour et la légèreté qui caractérisent la profondeur, une série ad hoc jouant sur le nombre 20, distinguant une vingtaine de figures iconiques ou un peu oubliées du turbulent XXe siècle. En remontant sur la place des Pavés, plus près du soleil, se dresse un totem de Paolo Bosi, qui transporte au-delà des apparences son alliance des contrastes entre minéral et organique. Plus loin, un cheval cabré, premier coup d’essai artistique de Luc Doutre, impose une monumentalité qui pourtant vient du peu, du très peu, par la multiplication à l’infini d’une simple cellule de base. En face, le signal dressé par Pascal Claeren n’est pas sa célèbre flèche, en vacances cette année, mais un puissant nœud de barils de pétrole incitant à la réflexion pour mettre en jeu notre responsabilité collective face au dérèglement climatique.

La trilogie finale de cette balade dialogue de manière étroite avec la nature des lieux. Isabelle Varlet joue avec l’architecture et l’identité de la chapelle Saint-Antoine, en partageant sa sensibilité exacerbée au vivant et à ses infimes variations dans une installation créée pour l’occasion. Au lavoir, symboliquement suspendu entre l’intime et l’extérieur, Isabelle Boizard étend ses robes revisitées, cousues des souvenirs oubliés d’une Ophélie ressuscitée, avec l’ambition d’essayer de “dire un peu quelque chose“. Dans le moulin à huile enfin, lieu dédié à la transformation du végétal, Sandrine Arakelian remplace, accompagne et transcende les machines et les corps habituellement en action durant le fonctionnement en installant dans l’espace ses créations hybrides suggérant le vivant.

À l’issue d’un tel parcours ménageant surprises, audaces et émotions, j’oserai pour conclure une hypothèse toute personnelle – qui n’engage que l’auteur de ces lignes – selon laquelle la principale vertu d’une telle manifestation pourrait être, en fin de compte, la promotion de la LIBERTÉ, liberté d’expression, de déplacement, de création… Ce bien si précieux, à respecter et à préserver, qui a pourtant été abondamment trahi et mis à mal durant la récente crise sanitaire, y compris par la plupart des acteurs du monde de l’art et de la culture quand ceux-ci se sont vautrés avec complaisance dans les pratiques liberticides, les contrôles numériques, les vexations discriminatoires et l’abrutissement que procure le poison du pouvoir. Rien de tout cela évidemment au fil des ruelles et dans les salles d’expositions de cette édition anniversaire où seule résonne, comme pour mieux s’ouvrir au monde, «la voix du dedans». Alors peut-être, à sa modeste mesure, l’esprit du “Peu“ pourra-t-il contribuer à surmonter ces dérives et à rétablir l’art dans son honneur perdu. Car en cherchant son cœur d’enfant, on dit qu’on a toujours vingt ans !

FB.







 

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