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LES ARTISTES DES 20 ANS

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Caroline FIGHIERA-MOLLANGER

Née à Nice en 1974
Vit et travaille actuellement à Saint-Paul de Vence
instagram : caroline fighiera mollanger


“Sur le chemin fait de virages, rétrécissements, élargissements, qui mène au Broc, en me connectant au Peu et ce que cela évoquait en moi, il m’est apparu évident que je souhaitais installer à travers le village des petites entités, qui prises individuellement seraient presque ignorées, comme insignifiantes, que le public s’il devenait présent à lui-même, au lieu, pourrait remarquer. Je souhaitais trouver un lieu spirituel où tous ces Peu, ces presque rien, se retrouveraient pour s’élever et aspirer au Tout (…) mus par le Souffle Vital.“ CFM

Dans son travail d’artiste, attentive à l’influence du temps et de l’environnement, Caroline Fighiera
Mollanger se nourrit de tout ce qui l’entoure, en se laissant diriger par le flux naturel de la vie. Étrangère aux idées préconçues, elle aime explorer tout en se laissant surprendre, cultivant une approche à la fois intuitive et sensuelle dans la sélection des territoires, des matériaux ou des supports. Ainsi, pour ce projet, en cherchant la connexion de tous par la lumière intérieure, éclairante, transcendante, une évidence est apparue en entrant dans le village, sur la place de la Fontaine…

En effet, de la chapelle de la confrérie des Pénitents Blancs, érigée au XVIe et détruite au milieu du XXe siècle, il ne reste rien d’autre aujourd’hui qu’un buste dédié à Saint Jean-Baptiste dans une petite niche adjacente à ce qui était autrefois la nef de la chapelle. Cette place unissant différentes spiritualités dans l’ouverture sur le visible et l’invisible, dans la mémoire de l’engagement de mixité, de prière et d’entraide de la confrérie, s’est donc imposée comme un lieu idéal pour son exposition à l’occasion des 20 ans du Festival du Peu, l’âge des possibilités, des choix, lorsqu’il s’agit d’aller vers la solidarité, l’harmonie, de choisir la lumière pour essayer de définir la place de l’homme dans un univers mouvant.


 



Pour ses vingt ans, le Festival du Peu montre qu’il a de belles réserves de printemps et poursuit son expérience de fusion entre art et lien social, avec une immersion encore plus forte dans le village, sa topographie, sa population. S’il couvre un large domaine, des innovations de l’art textile jusqu’aux expressions urbaines, le festival sollicite également la participation des nombreux enfants de la commune dans un retour aux sources et à la forme originelle du “P“ personnalisable de Jean Mas. Selon l’usage, pour révéler la diversité des pratiques contemporaines tout en repoussant les limites de l’art ou de la perception, c’est naturellement un plateau de vingt nouveaux artistes qui est présenté cette année, offrant une large place aux femmes en tant que porte-voix sensibles et visionnaires des bouleversements du monde actuel.

Le parcours commence dès la place de la fontaine, où la tonnelle installée sur l’emplacement fantôme d’une ancienne chapelle accueille la proposition de Caroline Fighiera-Mollanger, misant sur l’apparente insignifiance de petites entités, un presque rien qui, dans une étroite relation à la nature, pourrait nous élever vers le Tout. En suivant les ruelles vers la place de l’église, on visite l’espace Monod où trois expositions mettent en question le corps et la condition féminine. Ici, les figures complexes de Nathalie Broyelle, avec leurs répétitions, leurs lectures multiples, célèbrent la force de la vie dans une ivresse de formes et de couleurs. Là, en montant quelques marches, s’offre au regard l’éloquente simplicité de la “Peu-lote“ imaginée par Jacqueline Matteoda, usant de sa technique emblématique de tissage de journaux et disant mieux qu’un discours l’esprit du Peu, son fil conducteur. Enfin, on descend à la cave voûtée à la rencontre des imprévisibles Ménades, collectif brocois dont l’œuvre invite à la participation des visiteurs, pour une réflexion sur le sens et le poids des mots confrontés au vide des objets.

Sur la place voisine les formes ajourées signées SETCH jouent avec la blancheur minérale des murs et l’azur du ciel, ouvrant des espaces propices à l’envol de l’imagination. L’hôtel de ville lui-même devient un écrin d’art. Dans la salle du Conseil se déploient les matériaux, les outils, les gestes obsessionnels qui font la substance des œuvres de Sophie Geffray, laissant émerger une parole nouvelle à travers les images anciennes. Le bureau du Maire, quant à lui, se voit occupé par les Étrangetés botaniques d’Agnès Jennepin, dont le processus d’effacement fait naître des hybridations mêlant le végétal, l’animal et l’humain ouvrant la perception vers des mondes inconnus. Le détour par la place du Vallat est l’occasion d’aller à la rencontre de gens du Peu, anonymes issus des rues de Nice, à travers la série de douze portraits réalisés par Ivan Ghioni, agissant comme un regard dans le miroir qui permet de distinguer l’essentiel.
Retour au centre du village avec deux nouveaux points. Dans la vitrine des arcades, lieu singulier, intime et hiératique, le travail d’Amandine Rousguisto révèle des techniques ancestrales utilisées de manière non conventionnelle, sur une mémoire qui tisse le fil du temps. Juste à côté, à la croisée des chemins entre art et sciences, l’installation de Stéphanie Lobry dans la salle de billard du bar de la Fontaine projette ses spectateurs dans une échelle modifiée, au cœur de la matrice.

La traversée de la commune se poursuit avec des installations dans l’espace public. Une petite descente amène place Rue Neuve où sur le mur brut d’un bâtiment disparu Isabelle Hupfer affiche, avec l’humour et la légèreté qui caractérisent la profondeur, une série ad hoc jouant sur le nombre 20, distinguant une vingtaine de figures iconiques ou un peu oubliées du turbulent XXe siècle. En remontant sur la place des Pavés, plus près du soleil, se dresse un totem de Paolo Bosi, qui transporte au-delà des apparences son alliance des contrastes entre minéral et organique. Plus loin, un cheval cabré, premier coup d’essai artistique de Luc Doutre, impose une monumentalité qui pourtant vient du peu, du très peu, par la multiplication à l’infini d’une simple cellule de base. En face, le signal dressé par Pascal Claeren n’est pas sa célèbre flèche, en vacances cette année, mais un puissant nœud de barils de pétrole incitant à la réflexion pour mettre en jeu notre responsabilité collective face au dérèglement climatique.

La trilogie finale de cette balade dialogue de manière étroite avec la nature des lieux. Isabelle Varlet joue avec l’architecture et l’identité de la chapelle Saint-Antoine, en partageant sa sensibilité exacerbée au vivant et à ses infimes variations dans une installation créée pour l’occasion. Au lavoir, symboliquement suspendu entre l’intime et l’extérieur, Isabelle Boizard étend ses robes revisitées, cousues des souvenirs oubliés d’une Ophélie ressuscitée, avec l’ambition d’essayer de “dire un peu quelque chose“. Dans le moulin à huile enfin, lieu dédié à la transformation du végétal, Sandrine Arakelian remplace, accompagne et transcende les machines et les corps habituellement en action durant le fonctionnement en installant dans l’espace ses créations hybrides suggérant le vivant.

À l’issue d’un tel parcours ménageant surprises, audaces et émotions, j’oserai pour conclure une hypothèse toute personnelle – qui n’engage que l’auteur de ces lignes – selon laquelle la principale vertu d’une telle manifestation pourrait être, en fin de compte, la promotion de la LIBERTÉ, liberté d’expression, de déplacement, de création… Ce bien si précieux, à respecter et à préserver, qui a pourtant été abondamment trahi et mis à mal durant la récente crise sanitaire, y compris par la plupart des acteurs du monde de l’art et de la culture quand ceux-ci se sont vautrés avec complaisance dans les pratiques liberticides, les contrôles numériques, les vexations discriminatoires et l’abrutissement que procure le poison du pouvoir. Rien de tout cela évidemment au fil des ruelles et dans les salles d’expositions de cette édition anniversaire où seule résonne, comme pour mieux s’ouvrir au monde, «la voix du dedans». Alors peut-être, à sa modeste mesure, l’esprit du “Peu“ pourra-t-il contribuer à surmonter ces dérives et à rétablir l’art dans son honneur perdu. Car en cherchant son cœur d’enfant, on dit qu’on a toujours vingt ans !

FB.


 

Visite guidée par Frédérik BRANDI, commissaire de l’exposition

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Nathalie BROYELLE

La tonnelle Place de la Fontaine

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Nathalie BROYELLE

Née à Nice en 1974
Vit et travaille actuellement à Saint-Paul de Vence
instagram : caroline fighiera mollanger


“Sur le chemin fait de virages, rétrécissements, élargissements, qui mène au Broc, en me connectant au Peu et ce que cela évoquait en moi, il m’est apparu évident que je souhaitais installer à travers le village des petites entités, qui prises individuellement seraient presque ignorées, comme insignifiantes, que le public s’il devenait présent à lui-même, au lieu, pourrait remarquer. Je souhaitais trouver un lieu spirituel où tous ces Peu, ces presque rien, se retrouveraient pour s’élever et aspirer au Tout (…) mus par le Souffle Vital.“ CFM

Dans son travail d’artiste, attentive à l’influence du temps et de l’environnement, Caroline Fighiera
Mollanger se nourrit de tout ce qui l’entoure, en se laissant diriger par le flux naturel de la vie. Étrangère aux idées préconçues, elle aime explorer tout en se laissant surprendre, cultivant une approche à la fois intuitive et sensuelle dans la sélection des territoires, des matériaux ou des supports. Ainsi, pour ce projet, en cherchant la connexion de tous par la lumière intérieure, éclairante, transcendante, une évidence est apparue en entrant dans le village, sur la place de la Fontaine…

En effet, de la chapelle de la confrérie des Pénitents Blancs, érigée au XVIe et détruite au milieu du XXe siècle, il ne reste rien d’autre aujourd’hui qu’un buste dédié à Saint Jean-Baptiste dans une petite niche adjacente à ce qui était autrefois la nef de la chapelle. Cette place unissant différentes spiritualités dans l’ouverture sur le visible et l’invisible, dans la mémoire de l’engagement de mixité, de prière et d’entraide de la confrérie, s’est donc imposée comme un lieu idéal pour son exposition à l’occasion des 20 ans du Festival du Peu, l’âge des possibilités, des choix, lorsqu’il s’agit d’aller vers la solidarité, l’harmonie, de choisir la lumière pour essayer de définir la place de l’homme dans un univers mouvant.


 

Espace d'exposition Claude MONOD

Jacqueline MATTEODA

Jacqueline MATTEODA

Née à Avignon en 1942
Atelier Place Grimaldi – 06800 Cagnes-sur-Mer
06 63 53 65 77

jacqueline.matteoda@gmail.com

Depuis plus de quarante ans, sa vie et sa création se déroulent en bonne intelligence avec un majestueux voisin, le château Grimaldi, au cœur du Haut-de-Cagnes, site (sur)chargé d’art et d’histoire dont elle est parfois présentée comme une figure mythique. Issue du domaine de la mode, Jacqueline Matteoda a adopté une attitude résolument originale, optimiste et ouverte dans sa pratique comme dans son rapport au milieu. Ce qu’elle récupère, bricole, déstructure ou recompose donne lieu à une création qui combine le burlesque et la profondeur dans une vision poétique, concrète et surréaliste du monde, sans autre message que la joie de créer et de partager, dans la mesure où “être ouvert à tout ce qui vous entoure, avoir la perception de l’exceptionnel fait que l’on rencontre des objets, des matières, souvent rejetés, et tout devient évident.“

Se revendiquant “artiste de peut-être pas grand-chose“, Jacqueline Matteoda déclare avec malice qu’elle a attendu 20 ans avant d’être invitée au festival du Peu ! L’œuvre qu’elle y présente a donc été spécialement conçue et réalisée pour cette occasion, selon sa technique de prédilection mettant en œuvre le découpage, le collage et l’assemblage de papier journal : une pelote monumentale, prolongée par un “P“ dessiné sur le modèle canonique de celui de Jean Mas… Et voilà une installation qui, par sa simplicité, son humour et son éloquence pourra sans doute, mieux qu’un long discours, raconter ce qu’est l’esprit du Peu et aider à en dérouler le fil conducteur.




 

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Espace d'exposition Claude MONOD

Collectif Les  Ménades

Les Ménades est un collectif brocois féminin qui exprime ses idées et son esprit créatif à travers l’argile et les émaux.
Ensemble, elles imaginent de nouveaux projets et célèbrent leurs différences au travers de pièces conçues et installées à plusieurs mains.
Les actions incarnent les idées.

“Les mots, surutilisés jusqu’à l’insignifiance, perdent leur substance. Ainsi, comme une métaphore des mots, avec l’installation “99,2*20“, nous créons un espace qui montre l’insignifiance de ces représentations à travers des bouteilles et des récipients vides.
Dans cette œuvre participative, vous pourrez inscrire tout ce qui pour vous évoque certains mots ou expressions (souvenir, dessins, poème, ...) et les déposer à l’intérieur des céramiques installées.
Ainsi, les espaces vides seront occupés par vos actions et vos idées.
Après la fermeture de l’installation, ces écrits seront collectés afin d’être inclus dans un nouveau projet.“




 

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Espace d'exposition Claude MONOD

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Duo SETCH

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Née en 1961 à Boulogne-Billancourt
Né en 1957 à Quimper
S. et Ch. vivent et travaillent ensemble entre la Côte d’Azur et la Bretagne
SETCH, 24 montée de la Bourgade – 06800 Cagnes-sur-Mer
06 10 35 57 11
setch@setch.com
www.setch.com


SETCH est une signature commune : Sophie Gastaud et Christian Joliff se sont rencontrés au début des années 80 aux Beaux-Arts de Paris où ils suivaient des études d’architecture. Ils y ont appris le dessin, la peinture et la composition, mais aussi le plaisir de travailler et de grandir ensemble. Tous deux architectes DPLG, ils se consacrent depuis 25 ans entièrement aux arts plastiques.

Leurs sculptures trouvent leur origine dans l’enfance, celle des papiers que l’on découpe et que l’on plie afin de les faire entrer dans la vraie vie : “Un peu à distance, un peu imprécis, un peu silencieux, ces papiers attendaient alors que nous leur donnions chair par notre imagination.“  Ensemble, c’est ce qu’ils proposent : un espace esquissé, entrevu, ouvert aux histoires, prêt pour le conte, avec un pied dans chaque monde. Celui de l’enfance et celui des grands.





 

Place de l'Hotel de Ville

Collectif MENADES

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DUO SETCH

Sophie GEFFRAY

Vit et travaille dans les Alpes-Maritimes
sophie.geffraypeintre@orange.fr


Née à Nice, Sophie Geffray passe de nombreuses années à Paris où elle obtient une Licence en Arts plastiques, puis un Master en Esthétique à Paris 1 Panthéon-Sorbonne après une année passée au Mexique, ainsi qu’une Licence de Lettres modernes. Résidant à Vence, elle a installé son atelier au cœur du Vieux-Nice et expose régulièrement à Paris et dans la région niçoise. Elle partage son activité de création avec des actions de transmission en animant des ateliers d’éveil artistique.

Le papier de soie, l’encre avec laquelle elle a appris à écrire pour les matériaux, porte-plume et pinceau comme outils, geste obsessionnel sur les plis constituent les fondamentaux du travail de l’artiste. Le papier de soie est d’abord coloré d’encre, séché au soleil, froissé, collé, lissé, caressé, retravaillé dans les creux et ses reliefs. Commence alors le parcours de la plume sur les arêtes et les crêtes des plis, dans un geste qui semble ne pas pouvoir s’arrêter, et pourrait devenir mortifère si les lignes produites ne s’échappaient sans cesse pour se régénérer, si des figures n’y étaient pas enchâssées. Il s’agit de dégager des structures, dans la tension vers la lettre, pour créer, à travers les images anciennes, une parole nouvelle.

Pour le festival du Peu 2023, l’artiste présente pour la première fois la série “Littéral“, où un même geste irrépressible poursuit son cheminement vers d’autres passages.

 

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Salle du Conseil - Mairie de Le Broc

Agnès JENNEPIN

Née à Nice en 1966
Vit et travaille à Nice
135 Vieux chemin de Gairaut - 06100 Nice
06 64 04 72 95
jennepin4@free.fr
https://agnesjennepin.com/



Faire émerger un monde, créer... Tour à tour sombres et lumineuses, les œuvres d’Agnès Jennepin relèvent d’un temps long et du travail méticuleux d’une dentellière. Incisions, prélèvements, frottements, effleurages – mais toujours dans un processus d’effacement – esquissent un univers de greffes et d’éclosions d’où surgissent des hybridations mêlant le végétal, l’animal et l’humain.

Sur la toile, le papier, le verre ou la faïence, la matière noire du fond est altérée par nombre d’outils et de procédés complexes pour extraire de la surface des motifs par lesquels s’exprime une autre histoire de l’art. Une histoire qui ne serait plus de l’ordre du recouvrement et du rajout des formes, de la couleur ou de la matière mais, au contraire, celle de leur effacement, de leur mise en réserve pour donner lieu à d’autres univers possibles entre inquiétude et sérénité. Un nouvel espace se découvre alors, tissé de superpositions et de métamorphoses.

C’est alors que présence et absence se croisent et infusent ces transparences qu’Agnès Jennepin ne cesse de traquer pour une œuvre multiforme mais toujours avec cette approche sensible dans la traduction d’une vie intérieure en accord avec les pulsations de l’univers. Elle en dévoile les interactions invisibles qui pourtant préfigurent nos destins. Effacer donc pour rendre perceptibles ces mondes fascinants qui se logent en nous comme ils grouillent dans des paysages, car ils relèvent d’une nature commune que seul l’art parvient à figurer.

Cicatrices, empreintes ou émergence de l’inconnu... Douceur d’un visage ou douleur des fleurs... Voici la délicatesse et le tourment d’un univers en pleine éclosion.

 

Ivan GHIONI

Bureau du Maire - Mairie de Le Broc

Ivan GHIONI

Né en 1958 à Luino, Italie
Vit et travaille à Nice
www.ivanghioni.com
info@ivanghioni.com


Après des études de graphisme et dessin artistique, Ivan Ghioni est élève de Giancarlo Spozio, peintre et céramiste de l’Accademia di Brera (Milano) jusqu’en 1979. Il est ensuite directeur artistique en agence de communication à Strasbourg et designer produits à Grasse et à Nice entre 1987 et 2019. Les corps et les visages sont au cœur de son travail artistique qu’il expose à partir de 1976 en Italie, France et Belgique.

Pour les 20 ans du festival, Ivan Ghioni montre la série “Les gens du peu“, sous-titrée “le regard dans le miroir“. Ce projet d’un ensemble de 12 portraits de personnes rencontrées dans les rues de Nice vise à donner une visibilité aux âmes de ces hommes et de ces femmes pour qui la vie est désormais réduite à une survie, et pour qui le peu devient l’essentiel.

À l’instant où nous les croisons sur notre route nous avons le choix : leur donner une pièce, échanger quelques mots ou détourner les yeux. Le plus souvent nous détournons les yeux car “nous ne pouvons pas porter la misère du monde sur nos épaules“. Soit. Reste qu’un regard croisé touche ce qui nous fait en tant qu’être humain, notre âme. Ce regard est un miroir. I.G.

 

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Place du Vallat

Vit et travaille à Nice
11 rue Trachel - 06000 Nice
06 22 65 65 12
slobry06@gmail.com


De maille en maille, dans un travail lent et répétitif, Stéphanie Lobry crée sa propre biologie. Elle interprète des univers organiques, parfois microscopiques, elle organise le vivant dans des modèles singuliers. Sa vision de la biologie, de l’anatomie reflète ses parcours universitaires (doctorat de biologie moléculaire) et familiaux (archétype de la bonne mère de famille). C’est ainsi qu’elle recrée la vie avec pour matériau la laine douce et enveloppante.

Ses œuvres, ses installations et ses performances interrogent la création en art comme en science mais aussi la connexion entre les êtres avec ses neurones géants ou encore la création de nébuleuses dans un travail collaboratif avec les résidents de quartiers. Aimant beaucoup l’architecture, ses productions s’inscrivent dans des espaces urbains et prennent vie dans des paysages naturels.

Au bar de la Fontaine, lieu de vie qui agit un peu comme un système nerveux central à l’échelle d’un village, son installation dans la salle voûtée fonctionne avec les consommateurs, les passants, les virtuoses du billard et autres visiteurs d’un moment, qui se trouvent ainsi malgré eux comme projetés au cœur de la matrice, dans une échelle modifiée qui renouvelle la perception de l’environnement.


 

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Bar de La fontaine

Stéphanie LOBRY

Vit et travaille à Vence

“Amandine Rousguisto cultive une fascination doublée d’une affection profonde pour les tissus, pour la diversité des textures, la subtilité des sons des étoffes qui appellent le toucher. Dans le secret de son atelier – magnétique chambre à soi – l’artiste collecte une multitude de tissus puisés dans les fonds de greniers, dans les armoires familiales ou dans les brocantes, pour en explorer les potentialités plastiques. Du linge du nouveau-né au linceul mortuaire, le tissu, matière anonyme et populaire, accompagne chaque être dans les rites de passage de la vie.

Singulier et fascinant, le langage plastique de l’artiste développe une grammaire personnelle d’une grande cohérence, malgré la variété des formes d’écriture déployées, allant du textile à l’installation en passant par la vidéo, la photographie, le dessin, la gravure et la sculpture. (…) Une artiste autodidacte qui fait le choix d’une matière non académique, anti-historique qu’elle expérimente hors des sentiers battus. Dans une économie de moyens et en dehors de toute catégorisation esthétique, elle explore les potentialités plastiques de la matière textile dans son plus simple appareil. Se fiant à son intuition tactile d’une grande acuité, l’artiste sait écouter les particularités de chaque texture, les personnalités de chaque tissu (coton, viscose, tulle…) pour en exploiter les qualités. Devant, derrière, à travers, toutes les dimensions du textile sont travaillées.

Quand on observe les œuvres d’Amandine Rousguisto, on a souvent l’impression d’être en présence de pièces millénaires, ayant survécu à la ruine et la perte. C’est qu’Amandine Rousguisto tisse le fil du temps par un processus lent et patient impliquant un investissement ritualisé du corps. Les gestes millénaires et universels, sont minutieusement exécutés, répétés dans la solitude méditative de l’atelier. Le labeur domestique des femmes, des petites couturières est au cœur de son langage artistique qui met à l’honneur la puissance plastique, spirituelle et historique des épingles, des armures et des points de coutures, habituellement invisibles. Une humilité qui confère un indéniable pouvoir hypnotique aux œuvres de l’artiste, dont les tensions créent un lien puissant entre l’œuvre et le spectateur.“
Extraits de “Ce qui fait faille“, par Sonia Recasens

 

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Vitrine des Arcades

Amandine ROUSGUISTO

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Isabelle HUPFER

Née en 1967
Vit et travaille à Nice
hupfer.isabelle@orange.fr


De son enfance québécoise Isabelle Hupfer a conservé le goût du large, le besoin des grands espaces et de l’air pur, une attirance vers l’extérieur qui accompagne les différentes phases de sa création. Ses fragilités, d’abord cultivées par la danseuse et la juriste, finiront par nourrir l’artiste, du dessin judiciaire à la bande dessinée, au fil d’un parcours accidenté, de friches en galeries, de rencontres en rebonds.

Pour les 20 ans du festival du Peu, elle propose une installation dans l’espace public. Au bout de la petite descente de la Rue Neuve se dévoile une charmante place. Là, sur le mur brut d’un bâtiment disparu, Isabelle Hupfer affiche, dessine, colle, déborde, avec l’humour et la légèreté qui caractérisent la profondeur, une série ad hoc jouant (avec peu de choses) sur le nombre 20, distinguant une vingtaine de figures iconiques ou un peu oubliées du turbulent XXe siècle, mélangeant les genres et les échelles, sans jugement de valeur.

Ainsi, après avoir, lors d’une récente exposition niçoise, porté aux citadins un message de douce résistance à la modernité en valorisant à sa manière l’esprit de “La vie au fond des bois“, la voici aujourd’hui qui ramène au village le bruit et la fureur du siècle passé, ses débats d’amphithéâtre ou de comptoir, ses abus de substances, de désirs, de passions tristes et de jaillissements heureux, à travers cette frise d’un temps perdu qui met en lumière un panthéon personnel élégant et joyeusement décousu.

 

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Pascal CLAEREN

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Luc DOUTRE

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Place Neuve

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Paolo BOSI

Né en 1963 à Somma Lombardo (Italie)
Vit et travaille sur la Côte d’Azur
paolobosi@sfr.fr



Diplômé de l’Académie des Beaux-Arts de Milan, Paolo Bosi, d’abord spécialisé en technique de travail du marbre et en technique picturale, dialogue avec le bois à travers une création qui joue sur le temps long. De nombreuses expositions témoignent de son activité en France et en Italie. Ménageant de forts contrastes entre le minéral et l’organique, le solide et le fragile, le permanent et l’éphémère, ses œuvres véhiculent une complexité porteuse des valeurs d’un monde où l’homme trouverait encore l’espace d’être maître de sa propre destinée, en opposition avec la société de l’apparence.

Paolo Bosi, dans la coque de son atelier, donne une signification puissante à des objets glanés. Il travaille avec la précision d’un prothésiste pour donner naissance à des sculptures autonomes dans l’espace et le mouvement. Ces formes, indéfinissables et pourtant familières, viennent du cœur, du ventre et des nerfs qui joignent nos coudes et nos tibias. Émancipées du corps, ses sculptures gardent les tensions d’une âme sensible. On entend dans toute son œuvre la résonance du choc de l’outil. (d’après Julien Descossy)

 

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Place des Pavés

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Pascal CLAEREN

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Né en 1961
Vit à Bonson (Alpes-Maritimes)
06 07 23 15 18
pclaeren@gmail.com


Ancien élève de l’École Boulle, lauréat du concours Lépine 1996 et chef d’entreprises, Pascal Claeren est un artiste aux confins du Land-Art et de la performance, référencé pour son action “Héli-Œuvre“ de 2010 dans “Une histoire de la performance sur la Côte d’Azur de 1951 à nos jours“. En peinture il a également développé le concept de “Ceinturisme“. Expert dans la pratique de combiner un lieu avec une création démesurée regroupant à la fois l’art, la communication et le partage visuel, il est l’auteur de l’emblématique “flèche“, gigantesque, éphémère et visible à des kilomètres, qui a marqué l’histoire du festival du Peu.

C’est comme sculpteur qu’on retrouve cette année au Broc l’ancien président de l’association du festival. Pour cette vingtième édition du Peu, Pascal Claeren entreprend une sculpture monumentale, construite avec des fûts de 200 litres et développant une envergure de 2,5 m pour une hauteur de 4,5 m. Par cette œuvre qui constitue un signe puissant, immanquable dans le paysage, il entend faire passer un message, provoquer une prise de conscience de la part de tous. En formant ainsi un nœud avec des fûts de produits pétroliers, il dit haut et fort : “STOP ! Essayons de freiner notre consommation.“


 

Place de La Ferrage

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Luc DOUTRE

Né en 1971 à Nice
Vit à Saint-Laurent du Var
Atelier 1104 route de la Baronne
07600 Saint-Laurent du Var
Tél. 06 03 13 45 37
associe@outlook.fr


Luc Doutre exerce le métier de paysagiste dans les Alpes-Maritimes. Nouveau venu sur la scène artistique, il est depuis longtemps déjà habité par une envie de créer. En période de convalescence en 2018, il prend le temps d’observer avec passion les chevaux qui sont sur le vaste terrain à proximité de son lieu d’habitation. Un beau matin, la personne qui s’occupe d’eux lui dépose un seau rempli de fers à cheval. C’est alors qu’un déclic se produit : “Je me mis tout de suite au travail sans croquis de base, plus j’avançais, plus je ressentais du plaisir à l’ouvrage et plus l’envie de continuer et de concrétiser mon œuvre m’animait...“

Suite à cette expérience initiatique, cet artiste fasciné par la nature et le monde animal exprime le désir de se consacrer à plein temps à la sculpture. Quel que soit leur sujet, toutes les créations qui ont vu le jour depuis font appel à la même conception, utilisant comme unique matériau le minimaliste fer à cheval, selon une technique personnelle d’assemblage.

Pour les 20 ans du festival du Peu, c’est naturellement l’œuvre première, le monumental “cheval cabré“, uniquement constitué de sa cellule de base – le fer à cheval – multipliée à l’infini, qui est présentée dans un lieu inédit au cœur du Broc.


 

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Sur la parcelle communal N° 496

Isabelle VARLET

Vit et travaille dans les Alpes-Maritimes
isabelle.varlet@gmail.com
www.isabelle-varlet.fr
Insta : @isabelle_varlet_


Alliant différents médiums, la pratique pluridisciplinaire d’Isabelle Varlet questionne notre relation intime ou collective à la nature. Ses travaux sont principalement liés à la marche et aux territoires qu’elle a arpentés. Elle tente d’y saisir une émotion particulière de notre être au monde qui relie l’expérience esthétique et celle de la nature, tout en abordant des sujets environnementaux et sociaux. Au métier patient de la peinture et du dessin, répondent des gestes plus immédiats tels que la cueillette, l’empreinte, la photographie, et plus fluides comme la performance, l’écriture, la rencontre, dans une volonté d’alléger le rapport à l’œuvre, au faire, et d’élargir le champ des possibles.

Alternant pratique d’atelier et pratique nomade, l’artiste s’attache à partager une sensibilité exacerbée au vivant et à ses infimes variations dans des dispositifs qui sollicitent l’attention du regardeur. Le caractère ouvragé de certaines de ses œuvres y participe en posant le temps investi dans leur réalisation comme une forme d’engagement. Pour les 20 ans du Festival du Peu, Isabelle Varlet joue avec l’architecture et l’identité de la chapelle Saint-Antoine, dans une installation in situ créée pour l’occasion.

 

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A la Chapelle Saint-Antoine

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Isabelle BOIZARD

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Née en 1965 aux Sables-d’Olonne
Vit et travaille à Vallauris
i.boizard@gmail.com
https://iboizard.wixsite.com/arts


Artiste plasticienne du sud de la France, Isabelle Boizard manipule des matériaux tant textiles que picturaux et détourne toutes sortes d’objets de récupération. Exposant depuis les années 90 en France et à l’étranger, elle est également costumière pour la Compagnie de l’Archée.

Si Isabelle Boizard était le Petit Poucet, ce ne serait pas des pierres qu’elle ramasserait mais des fils qu’elle coudrait ensemble pour tisser son chemin dans la route instable qu’est la vie… Vêtements vides parcourus par un silence habité, les œuvres qu’elle présente, robes cousues de souvenirs définitivement oubliés à partir de linges anciens, souvent humbles, sont travaillées, revisitées, remaniées pour en extraire et exprimer l’aliénation de la vie. D’une manière générale elle affirme privilégier le sensible à l’intellectuel, pour “sublimer (un peu) les trucs de la vie“.

À l’occasion des 20 ans du festival du Peu, elle s’installe au lavoir communal du Broc, non pour laver son linge sale mais, ici comme ailleurs, pour dit-elle “faire ce que je peu(x), avec ce que je peu(x) pour dire un peu quelque chose.“


 

Au lavoir communal

Née en 1966
Vit et travaille à Vence
arakelian.sandrine@orange.fr

Sandrine Arakelian poursuit une création personnelle axée sur la vie et la nature. Son travail artistique, nourri par le cinéma, la lecture, l’enseignement, les arts plastiques, résulte d’un voyage physique, psychique et sensoriel visant à “démêler le réel de la réalité“ à travers des déplacements qui sont autant d’éléments déclencheurs de la pensée créatrice. La mémoire du corps, du sien, d’un autre, s’associe au végétal jusqu’à atteindre récemment une sorte d’interférence, de fusion. Ainsi son propre corps est peu à peu apparu, d’abord à travers le petit format photographique, simplement suggéré, évoqué, puis prenant de plus en plus de place pour finalement sortir de l’image et occuper l’espace.

Les médiums et les techniques qu’elle met en œuvre sont mixtes et divers : couture à la main sur photographie, couture machine sur papier, peinture, dessin, volume, avec pour cohérence et fil conducteur les processus de transformation du vivant, phénomènes qui sont justement au cœur de l’activité du moulin à huile du Broc. Dans ce lieu particulier, au moment où les machines et les corps habituellement en action sont immobiles ou absents, l’artiste vient remplacer, accompagner et transcender cette activité temporairement évanouie en installant dans l’espace ses créations hybrides suggérant le vivant, comme une observation de paysage intérieur et extérieur résultant de l’imbrication de différents temps et lieux.



 

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Au Moulin à huile

Sandrine ARAKELIAN

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Sur le plan

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Les “Peu (S)“ des Brocois

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Le Peu de Jean Mas en médium distribué aux villageois pour être décoré

 

Les "Peu" des Bonsonnois de 2003 furent exposés en 2004 au MAMAC de Nice

Les "Peu" des Brocois en 2023 sont à découvrir le 7 juillet lors du vernissage, Place de la Ferrage,
puis exposés au Foyer Rural, Place de la Fontaine

Les Peu(s) des Brocois site.jpg

Sous la direction de Catia CORBIN-VECCHI

Place de La Ferrage et Foyer Rural

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