15 ans déjà
Le Festival du Peu est né d’une rencontre entre un élu, Jean-Marie AUDOLI, Maire de la commune de Bonson et un artiste, Jean MAS membre de l’Ecole de Nice.
Cette idée d’un soir d’été aurait pu être éphémère et constituer un souvenir particulier de ces discussions amicales qui vont jusqu’au bout de la nuit. Mais l’aube qui suivit fit éclore cette volonté partagée de promouvoir une démarche artistique originale, sur une terre magnifiée par des oliviers centenaires et des générations de femmes et d’hommes reconnus pour leur labeur, leur hospitalité et leur goût de la vie.
Il fallait donner du sens, de la force, de la légèreté, pour rassembler petits et grands autour de l’art contemporain, faciliter sa compréhension et permettre ‘’peu ou prou’’ son appropriation. Il fallait aussi vaincre les résistances , susciter l’envie, inciter au désir, à une époque pas si lointaine, nous étions alors en 2003, où l’art n’était pas encore considéré comme un élément fédérateur, créateur de lien social.
Un P, deux P, 10, 30, 100, 200...300 P furent réalisés pour la première édition de ce festival. Authentiques oeuvres créées avec un brin d’hésitation, un talent naturel, un soupçon de pudeur, avec au fond de soi une fierté maîtrisée ou exaltée. Oeuvre surréaliste, expression de la diversité d’une population, qui fut exposée en 2004 au MAMAC. À la montée de ses marches, se lisaient alors sur les visages de ces artistes en herbe, émotion, fierté, humilité, joies contenues un peu, beaucoup ou pas du tout. Il était là le lien social, prégnant.
Certains considéraient ce succès sans lendemain. C’était sans compter sur l’incommensurable volonté de bénévoles, la solidarité des mécènes, la reconnaissance des institutions qui ont conjugué, année après année leur efforts et leur soutien sans faille.
Les années suivantes, les thèmes se succédèrent...
La “photo“ , argentique surtout, prit le pas pour laisser “l’art singulier“ et ses créateurs autodidactes nous éclairer. Les beautés de la “nature“ nous emmenèrent vers la “mémoire“ pour ne rien oublier de la vie, de son souffle. Alors “l’air“ de rien, nous ne sommes jamais restés “immobiles“, toujours en mouvement pour se rapprocher de “l’infini“, et comprendre ses mystères. Nous avons pris “goût“ à tout cela, avec des mets et des vins pour rassembler et partager. D’un pas, le Peu fêta ses “10 ans“, avec ses courbes, pures, sensuelles et belles , pour dire que l’art est essentiel à l’épanouissement des êtres.
Le Festival avait pris son rythme, celui d’une mélodie aux “sons“ harmonieux qui permit d’aborder avec légèreté et entrain le futur, ses “innovations“ culturelles et sociétales. Mais le P est une “lettre“, qui associée à tant d’autres, forme des mots pour raconter, éduquer, exprimer des pensées et créer un langage universel. Était-ce nécessaire ?...les “couleurs“ ont donné un caractère sublime à ces années si particulières, si vite passées, mais tellement fortes sur les dimensions humaines, sociales, artistiques.
Pour cette 15 ème édition, la ‘’trace’’ est là, pour mesurer le chemin parcouru, marquer le temps, creuser un sillon, donner l’impulsion à de nouvelles idées qui dans l’esprit du Peu, doivent éveiller les consciences.
En ce sens, l’art, sous toutes ses facettes traverse les temps, il crée le lien entre les civilisations qui se succèdent, pour mettre en exergue l’esprit des époques. L’artiste renouvelle sans cesse son geste, son imagination est sans limite. Il attire, interroge, crée le débat, est un trait d’union entre des femmes et des hommes aux différentes origines et conditions.
La rencontre entre le citoyen et l’artiste est nécessaire.
Notre société pulse au gré de la modernité, génère des paradoxes dans les domaines des idées, des actes, qui donnent trop souvent naissance à l’inconcevable.
Le devenir du genre humain repose sur la démocratie dont la nature est de servir la compréhension, le débat, et le respect. Ainsi l’appropriation de la culture, sous toutes ses dimensions, participe à l’éducation et à l’émancipation de tout citoyen.
Depuis 15 ans, le Festival du Peu est intimement associé à Bonson et promeut une émulation artistique, une volonté de progrès, une envie de bonheur.
Jean-Marie Audoli
(Les mots en gras sont les thèmes retenus au cours de ces quinze dernières années).